07 avril 2024
14 - Jean Ulrich SCHEYDECKER - sosa 448
Joannes Udalricus (Jean Ulrich) SCHEYDECKER (1675-1735) est un ancêtre qui n'a pas encore dévoilé tous ses secrets...
De multiples questions demeurent aujourd'hui sans réponse, notamment sur son ascendance et son lieu d'origine.
Je ne désespère pas de trouver des informations dûment sourcées pour
compléter un jour mes données.
03 février 2024
5 - Barbe DECHERY - Sosa 957
15 janvier 2024
3 - Jean Louis DELANCHY - Sosa 502
01 juillet 2021
Sosa 59 (1797-1856) - Je m'appelle Marguerite EMEL et je suis d'Hazembourg
Focus sur mon sosa 59, pour participer à l'idée que j'avais suggérée sur le groupe Facebook Généalogie Nord-Pas-de-Calais (évoquer nos sosas 59 et 62, par rapport à la numérotation départementale).
Marguerite EMEL n'est pas originaire du Nord mais d'Hazembourg en Moselle.
Elle est ma quadrisaïeule maternelle.
Mais laissons-la conter son histoire...
Je m'appelle Marguerite EMEL et je suis d'Hazembourg
Le 22 décembre 1789, les députés de l’Assemblée se mettent d’accord sur une nouvelle division du Royaume de France. C'est la naissance des départements. Chacun d'entre eux est découpé en districts, eux-mêmes découpés en cantons. Ce décret est adopté le 22 décembre, mais il faudra ensuite attendre deux mois, pour que le nombre définitif de départements soit fixé à 83. Les noms donnés à ceux-ci s'inspirent des éléments naturels : fleuve, cours d’eau, montagne…
- Allez, un peu d'histoire, ça vous dit ? juste pour situer un peu.
- Mais alors, quand est-ce que les "EMEL" sont arrivés à Hazembourg ?
Mais moi, je suis une descendante de son second mariage, avec Anne-Marie MULLER.
Je suis la 5ème enfant d'une fratrie de 11
- Quel est alors le métier de mon père ?
Il est tonnelier, un métier utile à de nombreuses corporations : drapiers, tanneurs, porteurs d'eau, bouchers et, bien entendu, vignerons. Il fabrique baquets, bailles, baignoires, barattes, barils, barillets, cuveaux, seaux, seillons, hottes et bien sûr tonneaux.
Il est maire d'Hazembourg en 1804 et 1811.
- Que puis-je te dire au sujet de ma mère ?
Christine FIDER (1767-1840), est née à Steinbach (tu sais, c'est l'un des 5 cinq villages qui composent Le-Val-de-Guéblange).
- Depuis quand mes parents sont-ils mariés ?
- Jean Pierre, le 04 septembre 1789
- Jean, le 05 février 1792 (décédé à 19 mois, le 08/09/1793)
- Anne Marie, le 26 juin 1794
Puis viendront, après moi, 2 sœurs et 4 frères :
- Georges, le 29 juillet 1799
- Catherine, le 31 octobre 1801
- Marguerite, le 03 janvier 1804
- Jean Michel, le 27 novembre 1805 (décédé à 8 ans, le 19 octobre 1814)
- Jean, le 08 septembre 1807 (décédé à 15 mois, le 05 décembre 1808)
- Jean Pierre, le 08 janvier 1811
Je me marie 3 mois, jour pour jour, après le décès de mon frère Jean Michel
Le 10 avril 1810, mon père, Pierre EMEL, alors maire, est signataire, avec 5 autres habitants, d'une lettre de mécontentement auprès de l'évêque de Metz à ce sujet. Kirviller se trouve à une grande lieue, et même cinq quarts de lieue. Il faut traverser un bois par un mauvais chemin et c'est dangereux. A défaut d'avoir un prêtre, un rattachement à Kingeren (Kappelkinger) serait plus approprié de par la distance et le chemin aisé pour y arriver.Hélas, les habitants n'obtinrent pas gain de cause. (source : AD57 -29 J 731)
- Qui est mon époux ?
Entre l'âge de 18 et 39 ans, je mets au monde 9 enfants
- Anne Marie dite Marie Anne naît 10 mois après le mariage, le 14 novembre 1815
- Jean Michel, le premier garçon, se présente le 1er juillet 1818
- Pierre, notre second fils, arrive le 10 août 1820
- Georges, né le 05 janvier 1823, ne vit que 5 mois et rend son âme à Dieu, le 13 juin
- Nicolas voit le jour le 04 avril 1824
- Jacob (Jacques) naît le 08 janvier 1827 (il sera emporté par la fièvre typhoïde à l'hôpital de Grenoble, le 30 octobre 1852. Il était premier servant à la 5e batterie du 5e Régiment d'artillerie).
- Jean vient au monde le 27 juin 1829 (il optera pour la nationalité française en 1872)
- Madeleine, seconde fille (et ton ancêtre directe), apparaît le 19 août 1831
- Jean Pierre, le petit dernier, est mon cadeau d'anniversaire, le 28 février 1836 (j'ai la douleur de le perdre, à 3 ans, le 25 avril 1839)
La religion ou plutôt les curés sont au cœur de notre vie rurale
- Le 24 janvier 1819, Hazembourg n'a toujours pas de curé et les habitants adressent un nouveau courrier au Vicaire général.
Les enfants d'Hazembourg restent sans instruction. Ils sont tellement délaissés que même quand, de temps en temps, ils se trouvent dans une autre église pendant l'instruction, ils sont fourrés dans un coin.Si la paroisse doit rester attachée à Kirviller, nous dirons adieu à la religion !
- Hazembourg obtient gain de cause et un curé est enfin attaché à la paroisse d'Hazembourg
- Mais l'abbé HEMES, vicaire nommé en 1826, sème la désunion et trouble notre paix, incitant Nicolas STENGEL, maire, à rédiger un courrier, le 13 août 1827, à l'évêque du diocèse de Metz (AD 57 -29 J 731)
...ce jeune prêtre, on ne sait par quel caprice, se permet de molester et même d'insulter publiquement ceux qui ont le malheur de lui déplaire ; les dimanches, oubliant la sainteté de son ministère et le texte de son discours par une digression honteuse, il passe aux injures les plus grossières et les plus offensantes et cela, avec si peu de retenue et de ménagement qu'on s'aperçoit que c'est à regret qu'il s'abstient de nommer les personnes qu'il s'était proposer de molester...
- Les propos de ce curé sont si choquants qu'une vingtaine de paroissiens n'ont pas fait leurs Pâques et que plusieurs personnes ne vont plus à la messe. Toi qui vis à une époque où toute forme de discrimination peut être condammnée, ton sang n'aurait fait qu'un tour, comme on dit, en entendant de telles déclarations
Monsieur le Curé a dit un dimanche qu'une femme qui est maîtresse à la maison, c'est une honte. Il a ajouté que dans un ménage où la femme porte la culotte, le diable est assis sur la crémaille de la cheminée...
- Une autre fois, il indique
qu'il avait vu une vache sur une voiture à foins, et une vieille peau à côté d'elle, mais que c'était une vache à deux jambes. Monsieur le Curé parlait d'une fille qui déchargeait du foin avec sa mère, dans la grange
- Ce comportement alimente les conversations et le maire supplie que ce curé soit remplacé par un digne prêtre qui soit plus modéré.
Je mène une vie simple
Je ne verrai pas le mariage de ton arrière-arrière grand-mère
Si tu dois retenir autre chose de mon passage, arrête-toi juste sur mes initiales : M.E.Voilà le sens de la vie : AIME !
07 février 2021
Dans l'enfer de Dora, André SCHEIDECKER, mort pour la France à 22 ans, en 1944
D'autres certainement"
Le tunnel de Dora |
Mon cher André,
Ce 5 février, est un bien triste anniversaire... celui de ton tragique décès, en 1944, dans ce camp de la mort ou plutôt, devrais-je dire, dans cette usine de mort, le sinistrement célèbre TUNNEL DE DORA !
Tu es le cousin de ma mère, côté Scheidecker, un cousin qu'elle n'a malheureusement pas connu de par son placement à l'assistance publique.
Mais commençons par le début.
Tu es né français, un jeudi, le 21 avril 1921, à DIEUZE dans le sud du département de la Moselle, 1er enfant d'Emile Eugène SCHEIDECKER et de Marie-Henriette FREMY, mariés depuis le 06 mai 1919.
André Jean SCHEIDECKER au sein de sa famille |
De ton enfance, je ne sais pas grand chose.
Le registre matricule militaire de ton père mentionne un autre enfant né le 24 juin 1927 mais je n'en ai retrouvé aucune trace, à ce jour.
Pour la petite histoire, j'ai trouvé, lors de mes recherches généalogiques, un Jean-Nicolas SCHEIDECKER né le 24 juin 1928 mais c'était un de tes cousins au 5ème degré. J'avais espéré une erreur d'inscription sur le registre paternel... mais comme on dit, j'ai fait chou blanc.
Je te retrouve, prénommé Andreas, en 1943, à SARREBOURG, à une trentaine de kilomètres de ta ville natale.
Tu vis désormais sur cette terre mosellane à nouveau annexée par l'Allemagne depuis juillet 1940.
Électricien de métier, tu as été recruté comme auxiliaire au sein de cette récente Société Nationale des Chemins de Fer Français (SNCF) qui a remplacé, depuis le 1er janvier 1938, les deux réseaux ferroviaires d'Etat et les compagnies privées.
Il faut dire que les Chemins de fer, c'est vraiment une histoire de famille chez les SCHEIDECKER puisque ton père Emile, ton oncle Nicolas Eugène dit "Eugène" et ton grand-père Jean-Nicolas travaillaient aux Chemins de fer d'Alsace et Lorraine.
Né au mauvais moment au mauvais endroit, tu reçois ton ordre de mobilisation le 11 août 1943, pour être incorporé de force dans la Wehrmacht comme toutes les jeunes Mosellans et Alsaciens.
Plus de 103 000 Alsaciens et 31 000 Mosellans se retrouvèrent ainsi incorporés de force. La plupart de ces "Malgré Nous" furent affectés dans la Wehrmacht, mais de nombreuses classes furent versées d'autorité dans la Waffen-SS dont les divisions comptaient de nombreuses pertes lors des combats.
Le monument aux Malgré-Nous à Sarreguemines (57) |
Très vite, tu décides de ne pas y répondre et de passer des territoires annexés en zone occupée.
Pas question pour toi d'être enrôlé et de porter l'uniforme allemand ! Tu es né français, tu te sens bien français de cœur et d'âme ! Relativement hâbleur, tu ne doutes pas un instant que ton choix est le meilleur !
Source Wikipédia |
Tu prends alors le train de Sarrebourg jusqu'à la gare de Nouvel-Avricourt, désormais frontière avec la Meurthe-et-Moselle.
La gare de Sarrebourg en 1938 |
Malheureusement, le passeur tant attendu ne s'y trouve pas...
Que faire ? impossible de retourner en arrière au risque d'être arrêté...
J'imagine ton désarroi et en même temps, cette poussée d'adrénaline qui t'incite à ne pas flancher.
Livré à toi-même, tu passes à travers champs en direction d'Emberménil (Meurthe-et-Moselle), à une dizaine de kilomètres.
C'est là que tu es arrêté, le 12 août 1943, par deux membres de la Gestapo en civil circulant en voiture.
Incarcéré à SARREBOURG (Moselle) du 13 au 27 août 1943, tu es ensuite transféré à la prison de SARREGUEMINES (Moselle).
Tu es ensuite interné à METZ (Moselle) puis le 08 décembre 1943, tu es déporté vers le camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace (Bas-Rhin actuel), sous le matricule 6476, comme Lorrain réfractaire à la Wehrmacht.
Situé à 60 km de Strasbourg, KL Natzweiler est le seul camp nazi situé sur le territoire français. L'hiver, le vent y est glacial, les températures oscillent entre -10° à -20° et la hauteur de neige peut atteindre 1,50 m
Source : www.struthof.fr/Ressources |
Une semaine où tu vois sans doute fumer ce sinistre four crématoire mis en service depuis le mois d'octobre 1943.
Une semaine où tu côtoies sûrement ces prisonniers politiques français, ces "Nacht und Nebel", destinés comme leur nom l'indique à disparaître dans la nuit et le brouillard. Des prisonniers qui subissent des traitements particulièrement cruels
Mi-décembre, ton transfert vers Buchenwald est acté.
Dans la nuit du 16 au 17 décembre 1943, tu arrives vers 3 heures du matin à BUCHENWALD, par le convoi parti de Compiègne et passant par Metz et Francfort.
Entrée du Camp de Buchenwald |
De ce convoi initial de 933 hommes, 11 ont réussi à s'évader lors de la traversée de la Marne, 1 est décédé durant le transport. Sur ces 921 déportés arrivés à Buchenwald, 821 sont français.
A ton arrivée, considéré comme prisonnier politique, tu es immatriculé 38958
Ta carte de détenu mentionne que tu es affecté au bloc 63.
Ce bloc 63 faisait partie du "petit camp", zone de quarantaine aménagée au nord du camp des prisonniers par les SS fin 1942. Il était séparé du reste du camp par des barbelés. Les déportés en provenance de tous les pays occupés par l'Allemagne y restaient quelques semaines avant d'être envoyés dans des camps extérieurs.
Dès le 21 décembre 1943, tu arrives au Kommando de Dora.
La tâche de ce Kommando consiste à transformer un stockage souterrain en usine moderne pour la production des fusées V1 et V2 à la chaîne, ces fameuses "armes secrètes" .
Tu vis littéralement l'enfer sur terre à DORA, dont le nom bien loin d'être le doux nom d'une femme ou d'un dessin animé, signifie "Deutsche Organisation Reichs Arbeit" - Organisation allemande du travail du Reich.
En permanence dans le tunnel, à trimer 18 heures par jour (12 heures de travail et 6 heures de formalités et de contrôles), dans une poussière qui brûle les poumons.
Pour s'aliter, des alvéoles ont été creusées sur 4 hauteurs et 120 mètres de long. Elles sont occupées en permanence, par les roulements d'équipes... impossible de vraiment dormir
Le froid et l'humidité sont intenses, l'eau suinte des parois provoquant une moiteur écœurante et permanente.
Le bruit est insoutenable : machines, marteaux-piqueurs, cloche de la locomotive, explosions continuelles dans ce tunnel clos où tout résonne en échos...
Pas de chauffage, pas de ventilation, pas de bac pour se laver, des toilettes constitués de fûts coupés par le haut sur lesquels une planche est installée et... pas d'eau potable !
Les déportés ne voient la lumière du jour qu'une fois par semaine, à l'occasion de l'appel du dimanche !
La violence des S.S. n'a pas de limites entre moqueries, barbarie, persécutions, pendaisons...
Tu survivras moins de 7 semaines dans cet enfer où les conditions de vie et de travail sont atroces et inhumaines !
Mon pauvre André, je n'arrive même pas à imaginer à quel point tu as dû souffrir !
Tu meurs officiellement le samedi 05 février 1944 d'une faiblesse cardiaque par insuffisance mitrale.
Ton corps est sous doute jeté dans un camion, entassé au milieu de tes autres compagnons d'infortune... pour finir engouffré dans le four crématoire de Buchenwald.
Sur les 60 000 prisonniers de 21 pays passés par Dora, plus de 20 000 périrent !
Sur tous les documents que j'ai pu obtenir (archives de Dora, d'Arolsen...), tu es mentionné célibataire. Pourtant, l'émouvant avis de décès familial évoque ton épouse dont je ne cite volontairement pas le nom.
Tu peux reposer en paix, ta bien-aimée a vécu longtemps puisqu'elle s'est éteinte à 98 ans fin 2020. Son époux portait le même prénom que toi et ils ont eu 5 enfants (4 petits-enfants et 2 arrière-petits-enfants).
Tu es déclaré "Mort Pour La France" et par arrêté en date du 1er avril 1998, la mention "Mort en déportation" a été apposée sur ton acte et jugement déclaratif de décès.
Tu es décoré à titre posthume de la Médaille de la Résistance française.
Ton nom figure aussi sur la plaque commémorative de la SNCF, située dans le hall de la Gare de Sarrebourg (Moselle).
Une notice t'est également consacrée dans "Le Livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora" aux éditions du Cherche Midi.
Tu vois, mon cher André, ton nom ne tombera pas dans l'oubli et je tiens aussi à honorer ta mémoire au travers de cette lettre.
Je n'ai qu'un regret : ne pas pouvoir mettre un visage sur ton nom... mais j'ai tellement le sentiment de te connaître que ce n'est finalement pas si important.
"Personne ne s'évade de Dora, sauf ceux qui partent par la cheminée..."
disaient les SS.
Mais s'ils ont voulu vous anéantir, votre souvenir ne tombera jamais dans l'oubli !
Repose en paix, très cher cousin.
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Mon coup de coeur
Eté 1933, j’ai 20 mois et je suis en danger...
Automne 1931 Je viens au monde sans savoir qui je suis vraiment. Moi, Hermine , suis née un soir, début novembre 1931, à la materni...
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