12 août 2020
GUILLAUME ARBOUCH - Episode 1 - Une enfance à Bagnères-de-Luchon sous le Second Empire
Guillaume ARBOUCH naît à Bagnères-de-Luchon, en Haute-Garonne, en 1852 et décède dans cette même ville en 1932.
Un arrière-grand-père paternel dont je ne connaissais que prénom et nom. Je le découvre via mes recherches généalogiques.
Bagnères-de-Luchon, sa ville natale
Guillaume Arbouch est né et a passé toute son enfance à Bagnères-de-Luchon, dans les Pyrénées, au pied de la montagne et près du confluent de la Pique et de l’One.
Bagnères-de-Luchon - Carte frontière du département de Haute-Garonne – Antoine Bartro (1842) (source : Gallica) |
Bagnères-de-Luchon est une ville au passé riche historiquement dont la présence de population est attestée depuis le néolithique (Grotte de Saint-Mamet).
Ses eaux thermales sont déjà exploitées par les Romains et les somptueux thermes sont connus sous le nom de Thermes onésiens. Ils sont fréquentés par une élite de l'antique Rome. Les eaux thermales de Luchon appelées Aquae Onasioe ou Aquae Convenarum, jouissent d'une grande renommée.
Au fil des siècles, Bagnères-de-Luchon vit bien des tragédies :
- invasion des Barbares dans les premières années du V° siècle ;
- puis vint la domination des Visigoths, suivie de celle des Francs et les invasions des Sarrazins ;
- incendiée vers l'année 1480 ;
- ravagée en 1711 par un corps d’armée de Charles d’Autriche ;
- pillée et détruite en 1719 par le passage des miquelets venus du Val d’Aran ;
- détruite par un violent incendie qui n'épargna que son église en octobre 1723 ; (source : Bagnères-de-Luchon et son canton – H. Gadeau de Kerville)
Mais le XVIIIe siècle marque la renaissance des thermes luchonnais.
En 1759, le baron Antoine Mégret d'Étigny, intendant de Gascogne, est envoyé à Luchon.
Il commence par créer une route carrossable, à coups de corvées et d'expropriations. Il est obligé de faire appel à la troupe pour tenir la population en respect.
En 1761, il réorganise les thermes et leur donne les bases de leur futur essor.
Pour lancer la station, l’intendant d’Étigny, persuade le gouverneur de
la province, le Maréchal de RICHELIEU, petit neveu du Cardinal, de faire
une cure à Luchon en 1763. Le Duc se montre enchanté, les fouilles
romaines le ravissent. Il vante les charmes de Luchon à Versailles et
revient pour une seconde cure ; la fortune de Luchon est faite. A la
Cour, on ne parle que de cette petite bourgade pyrénéenne dont les
sources accomplissent des miracles (Source : Mairie de Luchon)
L'exploitation forestière, capitale pour fournir du bois pour la marine et du charbon de bois pour les forges, est également développée.
Le baron d'Étigny meurt en disgrâce, en 1767, à l'âge de 47 ans, à Auch.
Son successeur donnera son nom aux allées d'Étigny, principale artère de la ville.
Au cours de l'année 1768, Luchon souffre encore des ravages du feu.
La reconstruction des thermes est décidée mais la Révolution arrête les travaux.
Après la Révolution, un nouvel établissement thermal est bâti et les thermes comprennent, en 1830, trois établissements : le grand établissement, dit de la Reine (nom d'une des sources), les bains Richard et les bains Ferras
Mais l'importance croissante de la station nécessite la construction d'un nouvel établissement thermal.
Dessiné par l’architecte Edmond Chambert, l’édifice est construit sur l’emplacement des thermes romains et voit sa première pierre posée le 22 août 1848.
Lors de la naissance de Guillaume Arbouch, le 22 janvier 1852, il est encore en construction.
L’inauguration officielle a lieu le 20 juillet 1857 mais dès 1853, on peut y prendre des bains (source : Bagnères-de-Luchon et son canton – H. Gadeau de Kerville).
En 1852, Bagnères-de-Luchon compte 2770 habitants.
Pendant l’enfance de Guillaume, l’importance (et la population) de Bagnères-de-Luchon s’accroît grâce à la vogue des eaux thermales pyrénéennes lancée par l’Impératrice Eugénie et à la redécouverte de la région célébrée dans le « pyrénéisme » par le comte Henry Russell.
Les célébrités que Guillaume aurait pu croiser dans ses jeunes années : Hippolyte Taine (1857), auteur de "Voyage aux Pyrénées", le Prince Impérial, fils de Napoléon III et de l’Impératrice Eugénie (1867), Gustave Flaubert (1872)…
1896 - Etablissement thermal de Luchon - GALUP Amélie (1856 - 1943)
© Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Amélie Galup |
Des parents aux conditions de vie modestes
Au moment de la naissance de Guillaume, ses parents, Pierre Arbouch et Guilhaumete Sanson sont mariés depuis 5 ans et ont déjà un fils, Simon, né en 1848 et une fille, Marie née en 1850.
Pierre, comme ses enfants, a vu le jour à Bagnères-de-Luchon tandis que Guilhaumete est née à Saint-Mamet, petit village séparé de Bagnères-de-Luchon par la Pique.
Deux autres enfants rejoignent la fratrie : Jeanne en 1854 et le petit dernier Pierre-Jean en 1862.
Les parents de Guillaume sont certainement de condition assez modeste.
Son père est mineur, fils d’un tailleur d’habit et d’une ménagère.
Sa mère, quant à elle, est ménagère, fille d’un brassier et d’une ménagère. (Sources : registres d’état civil de la commune de Bagnères-de-Luchon, AD31)
Une enfance sous le Second Empire
Guillaume Arbouch est en quelque sorte né avec le Second Empire.
En effet, il arrive au monde 51 jours après le coup d’état du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte, alors président de la République Française depuis 3 ans.
Le 2 décembre 1852, date anniversaire du sacre de Napoléon Ier, de la victoire d’Austerlitz et de son coup d’état, le président Louis-Napoléon Bonaparte proclame le Second Empire. Il devient ainsi Empereur des Français sous le nom de Napoléon III.
L’Empereur Napoléon III |
1852-1870
Le Second Empire est une période de modernisation économique, sociale, financière et urbanistique de la France :
- révolution des transports (création de 6 grandes compagnies ferroviaires),
- grands travaux (Paris par le Baron Haussmann),
- développement du système bancaire (chèques, billets de banque) comptent parmi les plus grandes réalisations de cette époque.
- la « maison Tron » (1855),
- les « chalets Spont » (1855),
- la « villa Bonnemaison »… (Source : Barbier Frédéric. Mont-Oriol aux Pyrénées : Charles-Laurent Tron et Bagnères-de-Luchon (1817-1881)
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