Guillaume ARBOUCH et le service militaire
Comme tous les jeunes de son âge, Guillaume Arbouch était soumis à la conscription militaire l’année de ses 20 ans.
Le signalement physique de son registre matricule indique que Guillaume a les cheveux et les sourcils noirs, les yeux gris, le front étroit, le nez long, la bouche moyenne, le menton rond et le visage ovale, Il mesure 1,64 m.
Son degré d’instruction 0 signifie qu’il ne sait ni lire, ni écrire.
Extrait du Registre Matricule - Source AD 31 |
Guillaume est appelé à l’activité et part le 03 mars 1874 pour le 1er escadron du 4ème régiment du Train des Equipages, à Chartres dans l’Eure-et-Loir. Il est alors âgé de 22 ans.
Il passe au 4ème Régiment du Train des Equipages le 21 avril 1875.
Il est ensuite placé en congé en attendant son passage dans la Réserve, le 30 juin 1878.
Extraits du Redressement Militaire
1871-1914 (Source : Musée du Génie Angers) |
Guillaume accomplit deux périodes d’exercice dans la Réserve, en 1879 et 1881, au 17ème Escadron du Train des Equipages à Montauban dans le Tarn-et-Garonne.
Le 25 juin 1887, Guillaume ARBOUCH est réformé n°2 par la Commission Spéciale de Saint-Gaudens pour infirmités ne pouvant être attribuées au service militaire (entérite chronique).
Guillaume ARBOUCH épouse Françoise VIGUERIE
Guillaume Arbouch, 31 ans, épouse Françoise Viguerie, 25 ans, le 20 octobre 1883 à Bagnères-de-Luchon.
Née à Bagnères-de-Luchon, le 21 août 1858, Françoise a 6 ans de moins que Guillaume.
Le père de Françoise, Pierre Viguerie, est tailleur de pierre et sa mère, Jeanne Rose Courrège, sans profession.
Pierre est né à Hèches dans le département des Hautes-Pyrénées mais son épouse est de Bagnères-de-Luchon.
Au moment de leur mariage, le 20 octobre 1883, Françoise est enceinte de près de deux mois.
Leur mariage se déroule très certainement dans l’église Notre-Dame de l’Assomption à Bagnères-de-Luchon.
Source : eglise.luchon.free.fr |
Ils passent à la mairie à 9 heures du matin, en présence de la mère de Guillaume, des parents de Françoise, de Simon et Pierre, les frères du marié et de deux autres témoins. (Source : registres d’état civil de la commune de Bagnères-de-Luchon, AD31)
Les enfants du couple Arbouch/Viguerie :
deux filles et deux garçons
4 enfants naissent de cette union
Guillaume, née en 1884, à Bagnères-de-Luchon
La naissance est déclarée par le père.
Désirait-il à ce point un garçon
ou était-il troublé par l’arrivée de son premier enfant ? toujours
est-il que le bébé de sexe féminin reçoit comme prénom Guillaume.
Elle sera toute sa vie surnommée Guillaumette, prénom de
sa grand-mère paternelle.
Jeanne Rose, née en 1886 mais où ?
Une naissance doublement déclarée, avec deux mères différentes !
Guillaume Arbouch déclare d’abord la naissance de sa deuxième fille, à Saint‑Mamet, le jour même. Sur l’acte, Jeanne Rose est mentionnée fille de Guillaume et d’Euphrasie Courrège.
Deux jours plus tard, Guillaume déclare la naissance de Jeanne Rose, à la même date, mais à Bagnères-de-Luchon. Sur cet acte, Jeanne Rose est bien fille de Guillaume et de Françoise Viguerie.
J’ai d’abord pensé à une
homonymie mais sur les deux actes, le père est scieur de long et les signatures au bas de l’acte sont
semblables. Et vérifications effectuées, je n’ai trouvé aucune Euphrasie
Courrège à cette période, et dans ces lieux.
En outre, la mère de Françoise Viguerie s’appelle Jeanne Rose Courrège. Pour mémoire, le village de Saint-Mamet est séparé de Bagnères-de-Luchon par la rivière de la Pique.
Pierre, né en 1890, à Bagnères-de-Luchon
Premier fils de la fratrie, Pierre porte le prénom de son grand-père paternel, décédé 20 ans plus tôt.
Pierre Auguste, né en 1892, à Bagnères-de-Luchon
Mon grand-père paternel est le dernier de la fratrie.
Une fratrie décimée en cinq mois
Octobre 1890,
Guillaumette a 6 ans, Jeanne Rose vient d’avoir 4 ans et le petit Pierre a tout juste 7 mois.
Le 28 octobre, Jeanne Rose meurt.
Cinq mois et cinq jours plus tard, le 02 avril 1891, le petit Pierre, qui a eu 1 an sept jours plus tôt, décède à son tour.
De quoi sont-ils morts ?
Je n’ai pas la réponse mais, entre octobre 1889 et décembre 1890 (avec récurrences de mars à juin 1891), a sévi une pandémie de grippe dite « grippe russe » qui a tué environ 1 million de personnes dans le monde.
Si Jeanne Rose a deux actes de naissance avec mention de deux mères différentes, aucune n’est inscrite sur son acte de décès, ni sur celui de son petit frère Pierre. Dans les deux cas, un blanc remplace le nom de la mère.
(Sources : registres d’état civil de la commune de Saint-Mamet, AD31) |
Mon grand-père Pierre Auguste naît un an après et prend le prénom de son défunt frère (enfant de remplacement).
L’histoire familiale n’avait malheureusement pas gardé mémoire de ces deux enfants morts si jeunes. C’est désormais chose faite.
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