27 janvier 2024

4 - Guillaume RAVI - Sosa 1274

𝐑𝐀𝐕𝐈- un nom de lieu bien connu à Bagnères-de-Luchon et mis sous le feu de l'actualité en novembre 2022. 

𝑺𝒐𝒏 𝒐𝒓𝒊𝒈𝒊𝒏𝒆 𝒓𝒆𝒎𝒐𝒏𝒕𝒆 𝒂̀ 𝒎𝒐𝒏 𝒂𝒏𝒄𝒆̂𝒕𝒓𝒆 𝑮𝒖𝒊𝒍𝒍𝒂𝒖𝒎𝒆 𝑹𝑨𝑽𝑰 (1637-1717)

 

 

 
 





15 janvier 2024

3 - Jean Louis DELANCHY - Sosa 502

𝐴𝐼𝑆𝑁𝐸 : 𝑢𝑛 𝑚𝑎𝑛𝑜𝑢𝑣𝑟𝑖𝑒𝑟 𝑑𝑒́𝑐𝑒̀𝑑𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑎𝑐𝑐𝑖𝑑𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑖𝑜𝑡 !


 

 

09 janvier 2024

2 - Mathias GÉRARD - Sosa 1012


03 janvier 2024

1 - Exupère GUILHAMET dit ARBOUCH - Sosa 64

Hommage à celui par qui le nom d'ARBOUCH s'est imposé dans ma branche paternelle !

 





15 février 2022

1776 - Un cimetière interdit pour cause d'effusion de sang


A Guéblange-lès-Sarralbe (Moselle), le registre paroissial des sépultures de 1755 à 1782 mentionne un fait des plus étonnants en page 125.

Que s'est-il passé pour que le cimetière de ladite paroisse reste interdit du second dimanche après Pâques (soit le 21 avril) au 07 juillet 1776 ?

Le Curé, RUPPERIG, écrit :

Remarques
Que notre cimetière a resté interdit depuis le
second dimanche d'après paques jusqu'au sept de 
juillet à cause d'une effusion copieuse du sang hu
main occasionnée dans une bataille qui s'est donnée
entre quelques habitans et les employés de la ferme
au sujet de quelques paroles d'insulte lachées
par un garde et un garçon. Il y a eu quatre
personnes de la paroisse exclues de la sepulture
icy, lesquelles sont enterrées, savoir : nicolas
Imhoff à Kapelkinger, marguerite Zeller à 
Hazembourg, et une fille de quatre ans à jean
Clement de Wensviller et un enfant sans nom
venu mort au monde apartenant à ... d'Ottviller


 

L'acte de décès de Nicolas IMHOFF précise en outre que "son corps fut inhumé le trente du dit mois de may dans le cimetier de cette paroisse (Kapelkinger) a cause que le cimetier de la paroisse de Guéblange a été interdit en conséquence d'une copieuse effusion de sang humain qui a été injurieusement répandue"

 

Effusion de sang  = cimetière pollué

Le cimetière, comme l'église, est un espace sacré.
Lieu bénit (consacré par une bénédiction rituelle), le cimetière peut être canoniquement pollué.

Le terme pollué vient du latin pollutum, signifiant souillé, profané, déshonoré.
 
Parmi les cas de pollution, le droit canon mentionne « l’effusion du sang humain faite par blessure injurieuse », c'est-à-dire qui s'effectue en violation de la loi.
En fait, cet épanchement de sang doit résulter d'un acte de violence perpétré dans le cimetière et être important.
 
Le curé RUPPERIG précise bien que l'effusion de sang fut copieuse et occasionnée par une bataille.
 

Cimetière pollué = inhumations impossibles

Ainsi pollué, le cimetière ne peut plus être utilisé pour tout acte ou cérémonie sacrés. 
Les inhumations ne peuvent donc plus y avoir lieu tant que le site n'a pas été "purifié" par une cérémonie de réconciliation.
 
Ceci explique que les 4 personnes décédées pendant cette période furent inhumées dans les cimetières des communes voisines.

Cérémonie de réconciliation = cimetière à nouveau bénit

La cérémonie de réconciliation est constituée de prières et d'aspersion d'eau bénite. Elle est plus ou moins longue et complexe selon l'origine de la pollution.
 
Le registre de Guéblange ne porte pas mention de la cérémonie de réconciliation. Elle fut toutefois certainement réalisée le dimanche 07 juillet 1776.

Et à compter de cette date, les défunts ont pu être à nouveau enterrés en ce lieu qui a retrouvé ainsi son caractère sacré.




29 août 2021

Le serment de la Matrone - Anne COESEUR en 1771 à Bidestroff

Pour moi, une matrone était en quelque sorte, une "maîtresse femme", femme mûre, mère et à fort caractère... 

Trouver le serment de "matronat" d'une ancêtre maternelle dans les actes paroissiaux du XXVIIIème siècle en Lorraine m'a alors interpellée.

 

 MATRONE ? oui mais encore ?

 Du latin matrona (« dame », « épouse »), qui dérive de mater (« mère »).

La recherche du mot "Matrone" renvoie les définitions suivantes :

  1. Dans l'Antiquité, à Rome, dame, femme mariée ;
  2. Par extension, femme d'âge mûr, expérimentée, sage, d'aspect digne et respectable, généralement mère de famille ;
  3. Au sens péjoratif, femme d'un certain âge, grosse, souvent laide et d'allure vulgaire.
  4. Entremetteuse, tenancière de maison close 
  5. Vieilli, femme qui pratique les accouchements, sage-femme

 

La MATRONE était donc une sage-femme ?

Effectivement, la matrone assistait les femmes lors de leur accouchement.

Mais leur rôle était aussi (voire surtout) religieux car à l'époque, mourir sans être baptisé dans la foi chrétienne empêchait d'une part, d'être enterré dans le cimetière et d'autre part, condamnait la survie de l'âme.

La matrone avait donc pour mission, en cas d'accouchement difficile ou de risque de décès de l'enfant, d'ondoyer coûte que coûte ce dernier. 

Dans les registres paroissiaux, on trouve donc des actes où l'enfant est baptisé sur une main, un bras, un pied, au lieu de l'habituel ondoiement sur le front.

Lire, pour exemple, 1716 - Enfant baptisé dans le ventre de sa mère 

Ainsi, en cas de décès, l'enfant, devenu membre de l'Eglise Catholique, et dont l'âme était lavé du pêché originel, pouvait aller directement au Paradis tandis que son petit corps pouvait être inhumé en terre bénite.

 

Comment devenait-on Matrone dans les années 1700 en Lorraine ?

La matrone était une femme que rien ne prédestinait à assumer cette fonction, hormis le fait d'être elle-même mère.

Dans l’ordonnance du 28 mars 1708, portant règlement pour la médecine et la pharmacie, qui comprenait 37 articles, l’article XXV fait pour la première fois en Lorraine, obligation pour les sages-femmes de passer un examen. A l’exemple de la France, la Lorraine réglementait ainsi la profession de sage-femme. Le 22 juin 1708, un arrêt de la cour réglait définitivement l’élection des sages-femmes « élection qui devait se faire à la pluralité des voix des femmes de la paroisse », après examen de la future sage-femme par un médecin, gratuitement et sans frais. (source : hal.univ-lorraine.fr - La vie à l'école de Sages-femmes de Nancy : des temps anciens à 2008 - Laure Abensur)
C'étaient donc les femmes de la paroisse qui élisaient leur matrone et celle-ci, prêtait alors serment ordinaire et ce "matronat" était inscrit dans les registres paroissiaux.

 

Entre 1663 et 1792, à Bidestroff (Moselle), 3 matrones figurent dans les registres paroissiaux

 

Les deux actes de 1738 et 1757 concernent l'élection de la matrone tandis que celui de mon ancêtre en 1771 transcrit le serment de la matrone déjà élue à la pluralité des voix des femmes de la paroisse.

 

Le serment d'Anne COESEUR

Anne COESEUR est mon ancêtre maternelle à la 8ème génération (sosa 211).

Fille de Dominique et d'Eve CORINGER, Anne COESEUR est née le 06 septembre 1699 à Rodalbe.  

Elle a eu 10 enfants de son union avec Jean FRICHE dont Marie Gabrielle Anne (1740-1805), mon ascendante. Son mari est décédé le 12 février 1768.

Le 16 juin 1771, Anne COESEUR est élue matrone à la pluralité des voix des femmes de Bidestroff.

Le dimanche 23 juin 1771, Anne COESEUR prête serment devant Monsieur le curé de Bidestroff, en ces termes :

" Je Anne Coeseur femme de défunt Jean

Friche laboureur promet a Dieu, le createur

tout puissant et à vous Monsieur mon pasteur

de vivre et mourir en la foy de l’église

catholique apostolique et Romaine, et

que je macquitteray avec le plus de fidélité

et de diligence qu’il me sera possible

de la charge que jentreprends d’assister de

nuit et de jour les femmes pauvres et

riches, dans leurs couches, que j’apporterai

tous mes soins pour empecher qu’il n’arrive

aucun accident a la mere ny a l’enfant

je declare avoir este elue a la pluralité

des voix par les femmes de Bidestrof le seize

du mois de juin de l’an mil sept cent soixante

et onze et a preste son serment le dimanche

vingt trois du dudit mois de l’an elle a fait sa

marque n’ayant lusage d’écrire " 

 

 

AD57 – BIDESTROFF - 9NUM/84ED1E5 – BMS - 1770-1783 – img 9


 

La première intervention de mon ancêtre dans le registre de Bidestroff

 Dans les registres paroissiaux de Bidestroff, le premier acte faisant référence à l'intervention de mon ancêtre est daté du 10 janvier 1772.

 

AD57 – BIDESTROFF - 9NUM/84ED1E5 – BMS - 1770-1783 – img 14


 

Lenfant de joseph Romain né

Le dix janvier mille sept soixante et douze

baptisé par la sage femme en presence de

plusieurs autres est mort entre ses mains il

a esté enterré le soir en presence de son pere

 

 

J'ignore la durée du matronat d'Anne COESEUR.

Elle est décédée le 06 février 1790, à Dieuze (Moselle), à l'âge de 90 ans.